Chaque année, le premier samedi du mois de mai, c’est la “Journée mondiale du jardinage nu” ! Si l’idée a de quoi en faire rougir comme une tomate ou se gausser comme un dindon, à quoi bon jardiner nu ? Explications décomplexées.
Quête de sens et déconnexion
L’initiative d’une journée dédiée au jardinage sans vêtement germe en 2005 dans les esprits de deux américains. L’idée vise à renforcer le lien direct entre l’humain et la nature afin de “redonner du sens dans le rapport entre l’Homme et la terre”. L’événement intitulé World Naked Gardening Day en anglais rassemble de plus en plus d’adeptes chaque année, si l’on observe le mot-clef dédié sur les réseaux sociaux #wolrdnakedgardeningday.
Retour à la terre
Si cette pratique peut paraître saugrenue, voire déraisonnable pour les plus pudiques, il s’avère que le jardinage est l’activité la plus susceptible d’être pratiquée nue, juste après la nage. Toutefois, si vous ne vous voyez pas franchir le cap du travail de la terre les fesses à l’air, dormir nu vous permettra tout autant de conjuguer bien-être avec intimité.
Loin de l’idée de vouloir bousculer les âmes sensibles, jardiner nu incite littéralement à entrer en contact avec l’environnement naturel afin de retrouver l’harmonie entre soi et mère nature. Or, dans notre société post-covid, l’intérêt pour un certain mode de vie plus en phase avec l’environnement et les saisons est grandissant. La déconnexion volontaire avec le monde extérieur, parfois perçu comme agressif ou trop rapide, devient alors salutaire pour retrouver l’équilibre.
Jardiner nu : bénéfique ou impudique ?
Selon la Fédération française de naturisme (FFN), pratiquer la nudité en commun est une manière de vivre en harmonie avec la nature qui favorise le respect de soi-même, des autres et de l’environnement.
Jardiner nu entrerait donc en résonance directe avec le précepte antique de la culture d’éducation physique au grand air : un esprit sain dans un corps sain (en latin : mens sana in corpore sano).
Une question de philosophie ?
Le naturisme s’apparente à une quête du bonheur qui prend racine dans les principes de la médecine d’Hippocrate et du thermalisme qui connut un essor à la même époque. Dans son livre Contre-histoire de la philosophie, Michel Onfray apporte un éclairage sur l’ambivalence qui découle de l’idée du jardinage nu. Selon lui, l’évolution de la pensée humaine serait comme « un match entre deux grandes tendances : l’idéaliste et la matérialiste ». D’un côté, il y aurait les philosophies tournées vers une spiritualité austère construite à contre-courant du corps humain et avec dans la maîtrise la nature. De l’autre, il y aurait les rationalistes, représentants d’un bonheur en accord avec l’environnement et le corps dans le respect de la nature et des êtres vivants.
Le respect de chacun
Si comme 11 millions de Français vous êtes tentés par l’expérience du naturisme (sondage IFOP de 2015), la journée du jardinage nu tombe au poil ! Veillez toutefois à rester cachés par vos feuilles de salade. Vous risqueriez en effet d’être sanctionné pour atteinte à la pudeur si votre voisin ou quelqu’un vous aperçoit et alerte les autorités.